Communiqué de presse
C’est Ayyam Sureau, née aux États-Unis, passée par une île du Pacifique avant de rejoindre ses parents en Égypte et de faire ses études à Paris, qui nous le dit dans le Portrait d’ouverture de ce numéro 438 : « Une langue charrie, comme un fleuve, le bruit sourd de son histoire, de sa mémoire multiforme […] C’est pourquoi pour enseigner le français, il faut s’efforcer par mille moyens de transmettre cette intelligence de la langue. »
Une invitation et un programme que ce numéro 438 s’attache à décliner.
Une invitation à célébrer la mémoire multiforme de la langue :
Celle des lieux, ici Alexandrie et son « indéfinissable esprit francophone » dont témoigne le reportage de Fanny Dupré ;
Celle des témoins du passé : Joséphine Baker, figure majeure et populaire de « l’universalisme français » associée à celle de Léopold Sédar Senghor, figure tutélaire de la Francophonie auquel ce numéro rend hommage en poésie ;
et bien sûr celle des témoins du présent : Roukiatou Hampâté Bâ, gardienne en Côte d’Ivoire du patrimoine mémoriel de l’œuvre immense de son père ; celle de l’écrivaine Lenka Horňáková-Civade, Tchèque écrivant en français, faisant se rencontrer Rembrandt et Comenius, l’immense pédagogue emblématique de l’humanisme européen ; ou encore celle de l’écrivain Miguel Bonnefoy, né de mère vénézuélienne et de père chilien qui a choisi le français pour remonter jusqu’aux origines jurassiennes de ses ancêtres émigrés à Valparaiso.
Un programme : s’efforcer par mille moyens de transmettre la langue. Au choix :
Faire découvrir le monde à travers le français : l’ambition de ces jeunes enseignants, Ergisa Bebja (Albanie) et Kurbin Shala (Kosovo) ;
Mettre la musique au service de l’école comme le font « Les Enfants de la Zique », un projet éducatif associé aux Francofolies ;
Profiter de l’engouement des podcasts pour transformer un loisir en activité d’apprentissage et inversement ;
Bousculer les habitudes d’enseignement en mettant en œuvre des pédagogies coopératives pour lutter contre le décrochage et redonner le goût de l’école ;
Développer des outils, comme le programme ENVOL, qui favorisent l’intégration des étudiants étrangers à l’université ;
Renouveler le regard, comme invite à le faire Gregory Miras pour la prononciation, sur des objets d’apprentissage jugés rébarbatifs ;
Transmettre. La question de la transmission est au cœur de la médiation, nouveau totem en train d’envahir le quotidien pédagogique des classes et objet du dossier de ce numéro 438 : « La Médiation au quotidien des apprentissages ».
Ce dossier a été confié à des didacticiens, méthodologues, pédagogues, formateurs expérimentés et surtout soucieux d’efficacité pédagogique.
Ils insistent sur la nécessité de rendre ce concept opérationnel (JF. de Pietro, IRDP Neuchâtel) ;
Ils rappellent, qu’avant d’être un objet de discours, la médiation fait partie de l’art de transmettre de l’enseignant (Jacky Girardet, auteur de méthodes) ;
Ils invitent à se saisir de cette compétence comme d’une opportunité d’ouverture à l’altérité et aux échanges pluriculturels et plurilingues (Michel Boiron, CAVILAM de Vichy) ;
Ils décrivent sa mise en œuvre comme une activité langagière particulièrement présente dans le monde du travail (Alexandra Crendal et François Renaud, CCIP Paris Ile de France Education).