Association Nationale des Professeurs de Français en Uruguay

Le 13e Congrès mondial de la FIPF vu par Anna Nyman, membre du bureau de l’association des professeurs de français de Suède (AEFS)

Anna Nyman a été élue membre du bureau de l’association des professeurs de français de Suède (AEFS) au printemps dernier. Elle est webmestre de cette association et l’a représentée au 13e Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) à Durban. Elle répond aux questions de l’Institut français de Suède.


1) Pourriez-vous vous présenter?


Je m’appelle Anna Nyman. À la fin de mes études, et après quelques années vécues en France, je me suis installée dans la région de Stockholm, et où j’enseigne le français depuis quatre ans et demie.
Depuis un an, je dirige aussi mon entreprise Noticed centrée autour de trois axes (agence littéraire, création pédagogique et journalisme). Depuis quelques années, je travaille également comme rédactrice pour la revue culturelle Tidningen Kulturen.


2) Quels ont été les moments forts du congrès de la FIPF de Durban (23-27 juillet 2012)?


L’accueil à ce congrès a été fantastique et nous avons pu avoir un aperçu de la région de KwaZulu-Natal et de Durban. La réflexion sur la portée de la langue française dans la mondialisation actuelle a été de haut niveau avec en particulier des séminaires très riches ("Le français au défi de la pluralité" animé par Xavier North, "Texte littéraire et article de presse : l’éternelle union" de Mamadou Dia et Nora Wehbe et "L’enseignement du français dans le piège de l’identité ? " de Amor Séoud).
La langue française exprime avec vivacité les défis de la diversité culturelle et les inégalités existantes entre les continents. C’est en ce sens qu’elle porte l’exigence d’un dialogue interculturel renouvelé. Le français est à la fois une plateforme d’échanges et un formidable outil pour un véritable dialogue interculturel. Xavier North l’a exprimé en ces termes : "Le français n’est porteur d’aucune valeur – une langue ne porte en elle-même aucune valeur. On la fait porteur de valeurs […]. Prenons garde à ne sacraliser ou à fétichiser la langue […]. Une langue n’est qu’un symptôme, un phénomène d’un développement d’une société". C’est à nous de décider ce que nous voulons de la langue française afin de trouver des solutions qui nous permettront de vivre en paix dans un contexte complexe et diversifié.  


3) Comment comptez-vous promouvoir les cultures francophones au sein de l'association des professeurs de français de Suède et de la revue Tidningen Kulturen?


Tous mes métiers différents (éditrice de la revue Tidningen Kulturen, webmestre de l’AEFS, enseignante de français, traductrice et agent littéraire)  gravitent autour de la langue française. Il est ainsi facile de promouvoir la francophonie au sein de mes différents réseaux. Je prends évidemment soin d’associer systématiquement les élèves aux manifestations francophones existantes. La revue Tidningen Kulturen  et l’AEFS ont déjà entamé une collaboration fructueuse avec des échanges d’articles sur les artistes francophones et une mutualisation des contenus. Tidningen Kulturen publie régulièrement des articles sur les nouveautés en France et sur la francophonie en Suède : présentation de l’exposition du peintre québécois Paul Béliveau à la Gallerie Couture, interview des écrivaines francophones Katrina Kalda et Kim Thùy. Cette dernière interview sera d’ailleurs publiée cet automne dans une anthologie intitulée Minne och aning : litteraturens historicitet, dirigée par Thomas Sjösvärd et coéditée par h:ström förlag et Tidningen Kulturen. L’étape prochaine, outre la participation au salon du livre de Göteborg, sera la collaboration active entre Tidningen Kulturen et la revue Sens Public. Cela permettra de mettre en relief tous les événements francophones ayant lieu en Suède. Du point de vue pédagogique, je travaille énormément avec Utbildningsradion (UR, la radio éducative suédoise) sur l’édition de matériel utilisable en classe de français. Construire une démarche culturelle et pédagogique est la meilleure manière de promouvoir la francophonie selon moi.


Propos recueillis par Christophe Premat pour le compte de l’Institut français de Suède


Pour aller plus loin :
- Présentation de l’anthologie Minne och aning : litteraturens historicitet
- Site de la revue Tidningen Kulturen
- Site de l’association des professeurs de français de Suède
- Site de l'Institut Français de Suède